L'enfant intérieur, mais c'est quoi? Et pourquoi est-il si important?
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Vous êtes-vous déjà demandé de quoi parle-t-on lorsqu'on évoque l'enfant intérieur ?
En réalité, c'est très simple: c'est la part infantile de nous qui régit bon nombre de nos réactions émotionnelles et nous informe sur nos besoins profonds.
Ce n'est pas encore assez clair?
Imaginez un enfant qui vit une situation aussi douloureuse que le divorce de ses parents, un professeur qui lui dit de se taire ou encore des camarades qui se moquent de lui. Des blessures émotionnelles se forment basées sur le ressenti de l'enfant (abandonné, brimé, malmené, perte de valeur, etc.).
Ces blessures laissent des traces dans l'inconscient et forment des schémas et fonctionnements émotionnels qui régissent encore notre vie actuelle.
Des ressentis émotionnels qui se cristallisent et restent endormis en nous, s'ils ne sont pas accueillis, compris et intégrés
Les situations difficiles que vit un enfant construisent sa compréhension du monde. Plus haut, j'ai évoqué des événements marquants évidents, mais les blessures émotionnelles peuvent se former lors de plus "petites" situations, parfois anodines sous notre regard d'adulte, mais impactantes pour l'enfant. Car le plus important ce n'est pas la situation en elle-même, mais la manière dont elle est vécue.
C'est aussi valables pour les adultes. Une même situation peut être vécue de 1000 manières, car les ressentis traduisent le paysage intérieur propre à chaque personne.
Ces émotions dorment en nous jusqu'au moment où nous vivons situation perçue comme similaire par notre cerveau (qui fait le calcul en une fraction de seconde selon la somme des expériences passées). Alors, resurgissent des comportements qui nous échappent ou nous paraissent comme plus forts que nous.
La blessure est ravivée et, peu importe l'âge, elle est vécue comme au premier jour
Tout ce qui va déclencher chez nous des réactions vives, intérieures ou extérieures, ont de fortes chances de trouver leurs racines dans notre enfant intérieur qui réagit à notre place d'adulte mature.
En tant qu'adultes bien intégrés dans une société, nous avons adoptés les codes qui lui appartiennent et contenons, tant bien que mal, nos actions, mais le ressenti, lui, cogne à l'intérieur de nous.
Ce qui nous amène à penser qu'être adulte ne réside pas dans l'acquisition de biens ou le fait de cocher des cases sociales, mais dans l'accueil, la compréhension et l'évolution de nos fonctionnements émotionnels, coincés à un jeune âge, pour ne plus en souffrir et ajuster nos réactions et nos relations avec ce monde.
Nous avons toutes et tous plusieurs parts intérieures qui se manifestent différemment, suivant les situations et les personnes avec qui nous interagissons
Nos actes et paroles ne sont pas les mêmes si nous nous trouvons avec notre mère, notre frère, notre conjoint, nos amis, nos collègues, notre employeur, etc.
Mais c'est là que, en tant que pilier de notre sphère émotionnelle, l'enfant intérieur va venir nous titiller lorsque nous nous trouvons devant cette personne ou cette situation qui nous fait perdre nos moyens et nous coince dans les fameux:
- "je ne sais pas quoi faire"
- "je ne me reconnais plus"
- "c'est injuste!"
- "il/elle me rend fou/folle"
- "Pourquoi on ne m'écoute pas?"
- Etc.
Ou uniquement les comportements suivants: des pleurs, des tensions internes, des angoisses, de l'isolement, de fortes colères, etc.
Que l'on hurle de rage ou pleure de désespoir, que l'on se renferme sur soi et se coupe du monde, que l'on se sente impuissant.e jusqu'à en bouillonner ou que l'on ait mal au coeur jusqu'à générer des crises d'angoisses, ce ne sont que quelques exemples de fortes manifestations de l'enfant intérieur qui essaye de se faire entendre.
Il n'est pas toujours facile de regarder en face ses blessures, de les comprendre et d'agir pour les soigner
Mais qui a dit que la vie était toujours facile?
Blague à part, lorsque les situations inconfortables deviennent répétitives et que nous devenons la proie de nos émotions, il est temps de s'occuper de ces blessures émotionnels pour mieux reprendre les rennes de sa vie.
Prendre la responsabilité de ses réactions en allant voir ce qu'il se cache derrière, avec de l'aide, à notre rythme, petit à petit, est un premier pas qui ne peut être fait que par nous-même. Pas facile ne veut pas dire impossible.
Ces blessures viennent bien souvent de la période infantile, voire de l'adolescence et renvoient donc à notre enfant intérieur, mais aussi notre adolescent intérieur, dont les blessures restent aussi enfouies en nous
Notre enfant intérieur qui se manifeste est simplement là pour nous dire que nous ne répondons pas à des besoins profonds
Besoins qui nous permettent de nous sentir en accord avec nous-même et aligné à nos valeurs.
Cet inconfort que l'on ressent quand quelque chose n'est pas juste, c'est aussi l'enfant intérieur qui vient nous le dire, puisqu'il est bien plus relié à notre aspect instinctif, notre intuition, que l'adulte plus ou moins formaté.
Personne n'a eu d'enfance parfaite, dénuée de blessures émotionnelles ou de besoins non-comblés
Nous avons simplement tous des degrés différents de ressentis, de vécus qui font partie de ces expériences humaines que sont la vie et les émotions (tout à fait, Thierry!).
Il est important de garder en tête que les personnes avec qui nous avons vécu ou que nous avons croisés sur notre chemin d'enfant ont fait avec leurs bagages (plus ou moins lourds) et leurs capacités du moment.
Nous avons le droit d'être en colère contre eux, parfois pendant un certain moment, surtout lorsque nous avons vécu des situations révoltantes qui nous ont laissé de profondes cicatrices.
Mais tant que nous alimenterons cette colère, ou tout autre émotion inconfortable, nous nous maintenons dans un état émotionnel infantile.
Le processus d'apaisement de son enfant intérieur passe par l'acte de répondre soi-même à ses besoins en reconnaissant le message derrière une forte émotion
Car tant que j'attends que cette personne me donne ce dont j'ai besoin, je serai prisonnier.ère de mes propres émotions.
Parfois la vie nous donne de bonnes surprises, les excuses et la reconnaissance qu'on attendait arrivent enfin, mais il est important de ne pas compter uniquement dessus.
D'abord pour, petit à petit, sortir de l'attente et l'illusion que l'autre personne se change en héros/héroïne ideal.e, puis pour réparer ce petit être en nous qui réclame justice et attention.
Le propre de l'adulte est de subvenir aux besoin des enfants et de leur apprendre à utiliser leurs ailes de manière autonome
La bonne nouvelle est qu'aujourd'hui, en tant qu'adultes, nous avons les capacités de réparer et consoler, ce que notre enfant intérieur n'a pas pu faire auparavant.
Cela fait partie de l'évolution personnelle: se réconcilier avec cette part profonde de nous-même qui n'est pas là pour nous embêter, mais simplement pour nous dire comment nous respecter dans nos propres ressentis.
L'enfant ressent, l'adulte agit
Il est normal de ne pas être habitué à dialoguer avec son enfant intérieur, ni de lui laisser la place qu'il lui faut.
D'abord, nous avons, bien souvent, grandi avec des pensées que l'on appelle croyances limitantes (qui feront l'objet d'un autre article), profondément ancrées en nous, que l'on tient pour vraies et qui entravent, inconsciemment, notre potentiel, nos actions et nos choix.
Ces pensées sont entretenues par héritage familial, sociétal, religieux ou autre, et n'ont, souvent, plus lieu d'être, aujourd'hui (contrairement aux croyances aidantes).
Puis, nous n'avons, tout simplement, pas appris à le faire, ni à la maison, ni à l'école. Mais, de nos jours, cela commence à doucement évoluer, une bonne nouvelle pour les futures générations.
Prendre le temps qu'il nous faut pour apprivoiser une nouvelle manière d'agir et se faire soutenir dans la démarche est tout à fait sain.
Petit à petit, l'évolution se fait, la part Enfant et la part Adulte en nous se rencontrent et font le chemin ensemble, en se tenant par la main. Sans avoir besoin de "jouer à l'enfant" nous devenons des adultes sains et alignés en acceptant que cette part profonde soit un guide.
"Ne t'inquiète pas, je m'en occupe" est une phrase toute simple à se dire quand les émotions de l'enfant intérieur prennent le dessus et qui fonctionne très bien. Elle rassure et permet à l'adulte en nous de mieux gérer la situation.
La bienveillance existe des deux côtés: l'enfant qui nous signale un besoin à répondre et une blessure à soigner, l'adulte qui prend ses responsabilités et agit pour son bien.
Dans le respect et la légèreté, oui, car une fois qu'on a accepté cette part qui se manifeste et qu'on écoute ce qu'elle a à nous dire, les tensions disparaissent petit à petit.
La vie est un formidable laboratoire d'expériences et lorsque nous avons besoin de régler les noeuds du passés, les situations qui le permettent se présentent à nous
Prendre son enfant par la main, le rassurer et répondre à ses besoins est la meilleurs manière de raccommoder les morceaux de son coeur. L'être d'aujourd'hui aide celui d'avant et vice versa, car ils ont, tous les deux, des capacités qui complètent l'autre.
Un enfant va voir les choses avec un regard simple, honnête, beau et amusant. Un tas de feuilles mortes représente un terrain de jeu et non une tristesse pour l'arbre qui les a perdues.
Lorsque les besoins de l'enfant et les pensées de l'adulte sont en accord, on se réconcilie avec soi-même.
Article rédigé avec amour et passion,
merci de respecter mon travail et le temps investi, en me mentionnant.
Rasha Bachaay, votre thérapeute proche de l'humain